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 Renouer avec l’idéal démocratique dans les coopératives ivoiriennes grâce à la formation

Christophe Adouobo N’Doly

 RECMA 2018/2, n° 348, pp 61-73

Note de lecture, Faustin Ekollo

publiée en mai 2019

 

Un quart de siècle s’est écoulé depuis un changement d’identité controversé, et qui n’était pas le premier semble-t-il. On peut persister à penser que la désignation Revue internationale de l’économie sociale est moins explicite que l’ex-appellation Revue des études coopératives. D’ailleurs quelle est cette histoire étrange de changement d’appellation tout en maintenant l’un des anciens sigles ?

Il reste que le très intéressant contenu se partage, comme par le passé, entre coopératives, mutuelles et associations, dans une perspective transversale qui constitue une sorte de signature. Ce caractère transversal se retrouve dans l’article commenté. Ce travail convaincant de sociologie économique brosse un tableau des groupements à vocation coopérative (GVC) des premières années de la Côte d’Ivoire indépendante, en rendant compte de leur évolution jusqu’aux coopératives actuelles,  réorganisées dans le cadre du droit Ohada.

Sans surprise, des excès que le lecteur qualifierait facilement de féodaux apparaissent çà et là. L’auteur les appelle joliment hégémonie du gestionnaire.  Cette tendance hégémonique est la source de très nombreux maux dans la gestion des coopératives; elle explique aussi certaines difficultés dans la vie politique en Côte d’Ivoire aujourd’hui.

La pertinence de l’article n’est pas gâchée par une ou deux petites approximations sans conséquences. Ainsi, l’auteur traite de la coopérative Ohada (Acte uniforme) comme d’une initiative de pur droit interne ivoirien…

L’article n’est pas non plus conforme à son titre ;  d’abord, même si en cela l’auteur nous surprend encore plus agréablement, l’auteur place avec détermination la valeur éducation bien avant la formation. Ce faisant, il semble plutôt en phase avec le titre du numéro de la revue RECMA dont il est tiré : Eduquer, former, coopérer. Ensuite, le titre de l’article évoque renouer avec l’idéal démocratique. Or à la lecture, cet idéal n’a jamais été pratiqué dans les coopératives ivoiriennes. C’est donc un idéal abstrait qui est évoqué, hors sol ivoirien en tout cas ; il ne faudrait pas craindre, dans ce cas, de plaider pour un apprentissage de la démocratie dans les coopératives (et non un retour).

A travers les entretiens découlant des enquêtes, on perçoit une note optimiste compte tenu des progrès dans l’éducation démocratique et dans la formation au contrôle de la gestion. Il est néanmoins dommage de ne trouver aucune indication quant aux sources et aux modalités des mécanismes de cette formation-éducation. On en profite pour relever la grande pauvreté des travaux sur le thème des coopératives dans la doctrine Ohada.

Heureusement que l’Ecole luxembourgeoise veille !

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Publié in France Ohada droit, mai 2019

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